Les 3 meilleurs livres de Thomas Pynchon

Si vous parliez récemment de l'écrivain américain aujourd'hui disparu David Foster Wallace, cela vaut la peine d'évoquer qui pourrait faire partie de votre inspiration : Thomas Pynchon. Car il m’est difficile de supposer que le bon vieux Wallace, avec sa tendance à déstructurer le réel vers une atomisation du purement humain, ne se nourrirait pas de ce compatriote et prédécesseur littéraire. Wallace nous invite à revivre des désirs déguisés en rêves, des pulsions aliénantes dans une écriture faite métalangage.

Cette composition de la place de Wallace devait venir de un Pynchon qui détruisait déjà les structures narratives typiques. Pynchon s'est toujours livré à sa créativité d'automate, a fait une intrigue plus ou moins liée mais toujours pleine de perles métaphoriques.

En plus de sa capacité à présenter, à travers des symbolismes hyperboliques qui volent l'attention de la lecture, sa clarification particulière des philias et des phobies qui décrivent la volonté humaine.

Mieux encore, Pynchon utilise des environnements proches pour s'orienter vers une vision aussi absurde que vigoureusement conceptuelle. Un cocktail très complet à base de surréalisme américain, de génie descriptif, de personnages bizarres et d'une action toujours inattendue en guise d'habillage final, pour que l'on s'accroche à ce grotesque fait de littérature multi-carats.

3 meilleurs livres de Thomas Pynchon :

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Commençons fort. Vous ne comprenez peut-être pas de quoi parle le livre (en fait, il n'est pas si facile de l'expliquer non plus). Imaginez que vous allez à un défilé de mode comme ceux que vous voyez à la télévision.

Vous n'avez aucune idée de la mode, ou du moins vous êtes incapable d'assumer cette mise en scène bizarre de personnages aux yeux absents comme mode. Eh bien, bienvenue dans le pass littéraire de la vente aux enchères du lot 49.

Étrange, oui. Déroutant pour un profane à la mode aussi. Mais vous ne pouvez pas arrêter de regarder ce qui se passe, cette succession de modèles ou de personnages vus dans ce cas du regard de Mme Edipa Maas, la nouvelle femme riche inattendue exposée aux dangers de son ex-mari tapi (Mucho Maas, à être exact) d'un côté, ainsi que les avocats les plus impitoyables des États-Unis et les organisations secrètes qui suivent ses traces.

Une grande mascarade dans laquelle le surréaliste agresse la société américaine. Peut-être une critique, peut-être une satire, pourquoi pas un thriller ? Chacun avec son interprétation et sa lecture sera plus ou moins satisfait. Bien sûr, dans un club de lecture, personne ne finirait par conclure la même chose sur ce qu'il lit...

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V.

L'absurde en tant que concept artistique ou littéraire est une aventure ou un défi pour l'intelligence. Et se rapprocher des trois personnages de ce roman est une invitation vers le mystère transformé en projection abstraite de tensions sexuelles ou émotionnelles.

Désir ou simplement aimer pour que Pochoir finisse par découvrir qui est la femme passionnante qui se cache sous la lettre V. Profane comme l'être le plus détaché du monde, une stoïque à qui Mme V prolonge sa totale apathie.

YV, elle, la femme qui peut être tout et dont l'énigme se perpétue et elle-même, prête à vivre dans ce jeu de son existence presque divine, essentielle.

Peut-être une métaphore sur le désir charnel et le verbiage qui peut l'accompagner pour satisfaire sa fin. Peut-être la satire moderne de l'amour idéalisé de Don Juan et Doña Inés. V est hilarante, étrange et captivante dans ses métaphores.

V.

Propre vice

La plus attachée à notre univers des créations Pynchon. Un roman policier dans lequel l'imagination de l'auteur se concentre pour une fois sur le banal.

Séjour passager dans le genre noir pour en faire une critique qui dépasse le social et se rapproche de l'humain, le crime a servi de fondement au fil narratif, linéaire pour une fois dans sa carrière.

Le monde souterrain comme tremplin idéal pour des digressions en tout genre, parfois blessantes mais toujours comiques. Los Angeles est devenue une scène urbaine pleine des stridences de Pynchon déterminé à secouer constamment notre monde.

Un détective nommé Doc se déplace à la recherche de l'amant de son ex. Les années soixante, la contre-culture, la corruption éternelle personnifiée par un flic pathétique nommé Bigfoot.

Roman noir ou parodie de roman policier en raison de sa source inépuisable d'humour, ce roman devient le premier que tout lecteur moyen devrait aborder.

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