Les 3 meilleurs livres de Kurt Vonnegut

Si Aldous Huxley o George Orwell ils auraient donné le témoin à un auteur pour continuer son œuvre littéraire, ce serait Kurt Vonnegut. Parce que chez les trois auteurs, une intention de sensibilisation ou peut-être juste une volonté inquiétante est détectée, à la lumière de l'avenir de la civilisation humaine.

Et pour cela, ces écrivains ingénieux ont usé de science-fiction et de dystopies sociales et politiques dans lesquelles le monde finit par se complaire dans des intérêts pervers pour la survie des élites ou pour l'atteinte des buts ultimes de toute dictature économique et même morale. .

Le cas de Kurt, en tant que dernier représentant de ce trio singulier, reprend dans nombre de ses livres tous ces dilemmes menaçants circonscrits à son époque, à cheval sur les XXe et XXIe siècles.

En bon narrateur fataliste, son pessimisme se pare généralement d'un humour noir acide, d'un rire sarcastique de celui qui se sait condamné ou de celui qui croit déjà connaître le destin ultime, qui n'est autre qu'un sinistre sketch comme le seule représentation d'une civilisation qu'elle n'est qu'un instant dans l'expansion du cosmos.

Et pourtant, lire Kurt Vonnegut est un exercice critique sain pour combattre la novlangue et les fausses conceptions du bonheur fondées sur l'individualisme et le stockage de biens matériels essentiellement périssables, le tout en échange de l'âme, de la conscience et de la volonté...

Top 3 des romans recommandés par Kurt Vonnegut

Abattoir Cinq

Rien de plus aliénant que la guerre. Et en même temps, rien n'est plus fécond dans le créatif que l'expérience vécue où l'homme montre ses plus hauts niveaux de violence et de haine, une fois qu'il a été conduit à penser par les idéaux que les ennemis supposés doivent mourir.

Les expériences de Vonnegut pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il était sur le point de mourir sous les bombes des alliés pour lesquels il s'est battu, sont racontées dans ce roman qui ne se contente pas de plonger dans la véritable tragédie, mais profite plutôt de l'aliénation. ..., cette sorte de dépersonnalisation que peut ressentir tout soldat qui sent qu'il vit ses dernières secondes sur cette planète.

Et c'est dit et fait... depuis la guerre, un survivant est enlevé sur une planète lointaine : Trafalmadore. Le grotesque du propos sert à l'auteur à déployer son art merveilleux pour extraire la bile de la comédie du plus tragique, comme un cirque macabre, comme le monologue humoristique de la psychose.

Et c’est là, depuis cet autre monde, que nous pouvons tous vraiment partager cette perspective comique afin de nous moquer de nous-mêmes comme d’un placebo pour combattre notre côté le plus sombre.

Abattoir cinq

La nuit des mères

À mon avis, c'est dans les histoires ponctuées par les propres expériences de Vonnegut pendant la Seconde Guerre mondiale que l'on apprécie le plus ce point absolument original et transformateur de la littérature.

A cette occasion, l'auteur parvient à véhiculer une idéologie complexe sur les contradictions les plus graves, celles qui sont capables de transformer nos frustrations en violence envers nos voisins. Howard Campbell détestait son pays. C’est pourquoi il s’est rendu aux armes du nazisme pour agir comme espion pour le compte des États-Unis.

Le dilemme du perdant se pose à un degré bien plus grand quand on découvre que la cause est toujours née de sa propre frustration cachée. Après la guerre, Howard est une épave de lui-même, un être amer, encore capable de concentrer sa haine pour la faire exploser quand on s'y attend le moins.

De son côté, il y a tous ces gars entraînés par la force centripète du mal, comme je le dis toujours originaire de la haine ressentie envers soi-même et projetée contre tout nouvel ennemi que l'on veut trouver.

Bouffonneries

La critique féroce de Vonnegut du néant, ce vide capable d'envahir l'âme jusqu'à devenir une implosion annulatrice. L'idée ancienne d'appartenance, naturalisée pour la création de la société, aboutit à une futilité absolue.

Vonnegut parodie cette idée de la transformation des États-Unis en une population complètement regroupée en groupes pseudo-familiaux. Peu importe à quoi l'un ou l'autre se consacre, la question est d'exécuter le plan du président américain qui a eu une grande idée pour résoudre les vieux conflits.

Avec l'utilisation habituelle et magistrale du surréalisme comme mélange d'uchronie et d'utopie, Vonnegut nous invite à méditer sur l'identité, sur le sentiment d'appartenance, sur le besoin de ce sentiment et sur la façon dont précisément ce sentiment peut être facilement manipulé.

Bouffonneries
5/5 - (7 voix)

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