Les 3 meilleurs livres d'Antonio Gamoneda

Ce qu'il y a de bien dans "être écrivain", c'est qu'il peut rester latent, pendant des années et des années, de manière plus ou moins satisfaisante. Et toujours comme un horizon inépuisable. Pendant que vous vous déguisez en vendant des fonds de pension dans un bureau de banque ou en livrant du courrier dans votre ville, vous pensez peut-être à la prochaine chose que vous allez écrire ou à peaufiner un aspect, une scène, un personnage. Peu importe que nous parlions de poésie (comme c'est le cas majoritaire de Antonio Gamonéda) ou de la prose, la question est de créer une composition, une image, une histoire à partir de rien.

Dans le cas contraire, Des écrivains en majuscules comme Antonio Gamoneda ils n'auraient pas existé. Vous êtes écrivain parce que vous voulez devenir écrivain et parce que vous consacrez la partie de votre temps libre que d'autres consacrent au jogging ou à la collection de papillons.

L'écrivain ou le poète est quelqu'un qui aime écrire. Il n'y a plus de secrets dans le terme. Cela n'a rien à voir avec la professionnalisation ou la reconnaissance. Ce sont tous des moments de gloire dans un océan de temps dans lequel si vous avez de la gloire mais détestez écrire, vous serez un mauvais écrivain. Tu peux être un projet sans sens, une ombre, une âme en peine qui récite des poèmes dans le vide, sans écho...

Donc ça veut dire oui. Antonio Gamoneda a commencé à écrire et il a continué à écrire pendant plus de vingt ans au cours desquels il s'est officiellement consacré à autre chose. Je suppose que presque personne n'était au courant de ses infidélités, celles qui maintenaient son corps présent pendant que son esprit retournait à ce manuscrit en révision, dans ces vers à moitié finis...

3 livres recommandés par Antonio Gamoneda

Description du mensonge

Description du mensonge est l'un des rares livres essentiels des cinquante dernières années de la poésie espagnole. Publié en 1977 et inclus plus tard dans le volume de compilation intitulé Age (Madrid, 1989), il est présenté ici dans une édition nouvellement révisée suivie d'un texte - un glossaire qui provient du même livre qu'il accompagne - écrit par Julián Jiménez Heffernan.

Description du mensonge

Le livre du froid

Le lecteur qui pénètre dans ce paysage n'a pas besoin de déchiffrer chaque symbole comme s'il s'agissait d'un nombre. Les énigmes de la poésie de Gamoneda sont au contraire celles qui nomment la réalité intériorisée du lecteur, la recouvrant de vérité et de connaissance.

Le Livre du froid se présente comme un voyage : il commence par la description d'un territoire (Geórgicas), puis souligne la nécessité de partir (The Snow Watcher), s'arrête au milieu (Aún), cherche protection dans la merci de l'amour. (Impure Pavana) et atteint le repos (samedi), veille d'une disparition qui peut être la mort blanche ou le début de la sérénité.

Cold of Limits, les vingt poèmes incorporés dans Book of Cold, représentent une expansion de l'espace qui, dans le livre, s'ouvre à la contemplation de la non-existence. C'est le rassemblement des derniers symboles à la lumière de la disparition.

le livre froid

Les pertes brûlent

Avec Arden los loss, son nouveau livre, Gamoneda accentue son ton élégiaque, mais à partir d'une interprétation profonde et essentielle de ce qu'implique le passage du temps et de la mémoire, et ses poèmes apportent de nouveaux bords à la recherche en cours qui représente sa carrière créative.

Il est possible de lire les Pertes brûlantes comme un récit descendant de ce qui n'est plus (la lumière de l'enfance, l'amour, la colère et les visages du passé...), de ce qui est perdu et oublié qui pourtant brûle encore et est s'affirme lumineuse et cruelle dans l'imminence de sa disparition. L'apparent secret de l'histoire s'ouvrira juste en remarquant que les symboles sont -étaient-, simultanément, des réalités.

La vision du perdu et de l'oubli est aussi conscience existentielle, conscience du transit soutenu pour passer de l'inexistence à l'inexistence. Déjà dans la « clarté agitée » de la vieillesse, il est donné de contempler le grand creux, de connaître l'erreur dans laquelle, incompréhensiblement, « repose notre cœur ».

Les pertes brûlent
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