Les rencontres intergénérationnelles sont toujours enrichissantes. Et dans le domaine littéraire, c'est un espace fécond dans lequel peut émerger la richesse de l'humain, une sorte de synthèse entre passé, présent et futur.
Bien que, vraiment passé et futur soient toujours la même ombre. Elisabetta a un long passé, un passé d'amertume, de tristesse et de solitude. Pola, la jeune danseuse a tout son temps devant elle, comptant sur la fragilité de ce que nous sommes essentiellement, oui...
Le présent tisse l'histoire commune d'Elisabetta et de Pola.
Pola entre dans la vie de la vieille Elisabetta en tant que locataire d'une de ses chambres. L'intimité entre les deux se forge des détails, des petites conversations cordiales aux profondeurs de l'existence. Les désirs de l'un et les souvenirs de l'autre déplacent l'histoire sur le chemin des souvenirs et des émotions.
Elisabetta passe le reste de sa vie à la liturgie des coutumes. Son pot de confiture, avec les fruits récoltés sur l'abricotier du jardin, est lié à sa longue existence toujours dans la même maison. Une maison où, outre Pola, résidaient aussi l'amour et la tragédie, occupant chacune des pièces avec la même intensité. De ces habitants de l'âme viennent les souvenirs que l'arôme de la compote d'abricots essaie d'adoucir.
Des petits détails émergent parfois les légendes idéales pour commencer à montrer l'album complet de la vie de chacun. Le processus est lent, toutes les photos ne sont pas montrées en même temps à quelqu'un qui entre dans votre vie, mais petit à petit les confidences se multiplient, les clichés du passé se dévoilent enfin au vu des deux...
Et là, Pola avoue aussi que dans son encore léger passage dans ce monde, elle a aussi des instantanés à montrer, des peurs, des traumatismes et de la culpabilité qui surgissent de l'éclat de ses yeux de jeunesse, jusqu'à ce qu'ils deviennent des larmes cristallines.
Le destin est aussi fait de petites histoires (ou peut-être qu'à la fin il se réduira à ça, à la somme des petits comme base de tout à courir) Elisabetta et Pola font de leur rencontre une purge d'émotions qui les unit à composer le portrait final d'une rencontre transcendantale humaine.
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