Le rêve et la poésie naissent du même lyrisme qui plane sur la réalité avec son intention transformatrice. Dans les deux espaces, nous bordons cette même inconscience pleine de sens sur notre existence la plus intime. Notre bagage vital porte le temps qui passe vers cette utopie qui doit contrôler notre destin.
En substance, ce livre nous raconte tout cela à partir d'un personnage perturbateur, à la hauteur d'un Gregorio Samsa envahi par son rêve de "Métamorphose" seulement avec un récit plus long et, pour moi, d'une plus grande signification existentielle.
Gilbert trouve dans l'excuse d'un rêve sa dernière raison pour s'attaquer à ce tour de roue qu'il a l'impression d'avoir à des moments où la routine vous dévore.
Imprégné de l'état brumeux de son récent réveil d'un rêve intense, Gilbert attrape un avion et part pour le Japon. Dans une sorte de voyage initiatique vers les réponses les plus profondes, il rencontre déjà au Japon Yosa, un suicidé qui esquisse son projet de quitter les lieux.
Sauf que le récit, tel qu'annoncé, n'offre qu'une lecture adaptée à chaque lecteur qui peut être interprétée dans la brève composition du lieu d'un haïku. En fait, je suis sûr que chacun d'entre nous trouve un sens différent en lisant et en voulant approfondir un exemple comme celui-ci :
«Pluie de fleurs
Un corbeau cherche en vain
son nid »
Le fait est que, avec l'excuse de cette fuite de quelque nature que ce soit dans un monde occidental, dans l'étrange détermination duquel nous sympathisons magnétiquement, nous entreprenons un voyage très spécial à travers les pages de ce livre. L'idée d'échec représentée dans Gilbert, ses comparaisons haineuses avec un environnement dans lequel tout le monde semble heureux et capable...
Et soudain Yosa, avec son plan suicidaire, Gilbert trouve en lui l'homme désespéré sur qui expier ses fautes, ses échecs. Ensemble, ils parcourent les lieux de ce Japon énigmatique, comme des haïkus constants, raréfiés par des rêves de plus en plus inquiétants pour un Gilbert qui devine pourquoi il a voyagé là-bas.
Un roman différent qui, en quelque sorte, dans son langage précis, pourtant plein d'implicites exubérants, désigne la vie comme une somme de haïkus que l'on ne comprend jamais mais dont on peut toujours extraire un jus d'éternité pour chacun de nos actes. .
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