Le truc avec le quartier populaire et même lyrique de Triana ne va pas. Bien que le titre pointe vers quelque chose de similaire. En fait, le bien de Pakhtim Statovci peut-être n'a-t-il même pas envisagé une telle coïncidence. Le cœur de Triana pointe vers quelque chose de très différent, vers un organe mutable, vers un être qui, à Dorian Gray, tente de se reconvertir en une nouvelle toile à chaque fois, à partir de chaque voyage entrepris.
Le cœur bat toujours au son que chacun le marque, au-delà du purement physiologique. Pour Bujar changer, c'est renaître, chercher de nouvelles opportunités et oublier parmi la somme des identités qui composent un passé aussi brumeux qu'il en faut dans son opacité...
Après la mort d'Enver Hoxha et la perte de son père, Bujar grandit dans les ruines de l'Albanie communiste et de sa propre famille. Alors que l'Albanie sombre dans le chaos, Bujar, un adolescent solitaire, décide de suivre son ami, l'intrépide Agim, sur la route de l'exil. C'est le début d'un long voyage, de Tirana à Helsinki, en passant par Rome, Madrid, Berlin et New York, mais aussi d'une odyssée intérieure, un vol à la recherche d'une identité insaisissable. Comment se sentir à l'aise, aussi bien à l'étranger que dans son corps ?
Bujar s'invente sans cesse, tantôt c'est un homme et tantôt une femme. Il est construit comme un puzzle à partir des fragments que vous volez aux autres, du passé des personnes que vous avez aimées et de leurs noms, car vous pouvez choisir qui vous voulez être, votre sexe et votre ville de naissance simplement en ouvrant la bouche , convaincus que personne n'est obligé d'être la personne pour laquelle il est né.
Pajtim Statovci, doctorant en littérature comparée à l'Université d'Helsinki, est un jeune romancier finlandais d'origine kosovare qui a reçu les prix littéraires les plus prestigieux de son pays. Ses romans ont été traduits dans plus de quinze langues.
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