Pour moi, il existe un type de romans de route qui acquièrent un éclat particulier. Dans ce sous-genre unique, qui a été transféré au cinéma à tant d'occasions, le voyage aventureux de parents et d'enfants fuyant le passé devient une intrigue transcendante sous différents angles.
Parce que ces histoires peuvent servir à démêler les relations parent-enfant dans lesquelles nous pouvons tous trouver une réflexion. Là, avec pour seul horizon une autoroute, sans distractions entre les deux, sans boîtes ni jeux numériques, ce qui se passe, c'est la vie et il n'y a pas d'autre choix que de la regarder de face.
Mais il est vrai aussi que dans les romans de route, il y a toujours une part de transgression. Le père est généralement un braqueur de banque, un criminel alcoolique, un tueur à gages ou un ancien tueur à gages qui demande pardon pour son fils et le monde... L'aventure sur les petites routes a besoin d'un fondement.
Ce dont il ne fait aucun doute que dans l'hyperbole des caractères extrêmes une multitude d'impressions nous éveillent. Car en réalité un fils dans une voiture sur une route solitaire, pendant que son père conduit, sert à exposer de nombreuses notions authentiquement vitales : la culpabilité, les moments de bonheur, l'idée d'amours perdus, voire l'irruption possible de la violence...
Dans le cas des Douze balles de Samuel Hawley, Samuel lui-même est le plus tourmenté des parents du monde. Sur sa peau, il cache littéralement les traces du passé le plus violent.
Une fois qu'il s'est lancé dans ce chemin particulier vers nulle part avec sa fille, il aimerait laisser le passé derrière lui, un peu après chaque ravitaillement...
Et au-delà des doutes de Loo, de son besoin naturel de savoir, Samuel finira par découvrir que le passé est comme le soleil qui accompagne ses couchers de soleil au volant, tourne et trouve toujours l'aube pour s'éveiller à sa dure réalité.
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